« Participatif », « coopératif », « communautaire »… Quels que soient les termes utilisés, l’habitat participatif incarne bien le concept du « vivre autrement ». Entraide, partage, mixité, écologie, économie, le cohabitat se veut l’alliance parfaite entre la sphère privée et la vie en communauté. Découvrons ensemble de quoi il s’agit.
Habitat participatif : concevoir, créer et gérer
L’habitat participatif correspond au groupement de plusieurs personnes autour d’un projet immobilier commun. Chaque participant, de tous âges et de tous horizons, dispose de parties privées mais partage également des espaces communs avec le reste de la communauté.
Les habitants s’unissent pour acheter un terrain et concevoir collectivement leur futur habitat groupé tout en définissant leurs règles de fonctionnement.
Exemple d’espaces et de services communs partagés :
- une laverie,
- une maison ou chambre pour accueillir des amis,
- des jeux pour enfants,
- un réfectoire pour partager des repas, des événements,
- un jardin partagé,
- des véhicules à disposition, etc.
Les participants se rassemblent autour d’une même philosophie de vie en lien avec le développement durable et la volonté de former une communauté soudée par un mode de vie commun.
Tous les habitants participent aux décisions liées aux bâtiments mais sans la présence d’un organisme extérieur de gestion locative comme un syndic de copropriété. On pourrait définir l’habitat participatif comme étant un savant mélange de copropriété et de colocation.
D’ailleurs, depuis 2014, la loi ALUR reconnaît l’habitat participatif comme une forme pertinente du logement de demain en tant que « démarche citoyenne ». Cette loi l’a également encadré juridiquement notamment sur les formes de société d’habitat participatif, le droit de jouissance de parties communes, modification de statuts juridiques, etc.
Les avantages de l’habitat participatif
Des frais mieux maîtrisés : un logement économique et écologique
L’habitat participatif est un modèle d’habitation plus économique que l’investissement dans un programme immobilier classique. En effet, on note en moyenne 5 à 15% de dépenses en moins qu’en passant par un promoteur immobilier. Le coût des travaux étant minimisé sans l’intervention de ce professionnel et grâce au choix de matériaux mieux définis.
Les projets d’habitat participatif prennent cependant plus de temps à sortir de terre que des programmes classiques. Il faut de manière générale 3 à 10 ans pour finaliser un concept en passant par la création du projet, l’apport de réflexions sur le système de gestion, le choix des matériaux, la définition des plans et la construction. Les habitants peuvent être amenés à participer aux tâches de construction.
Les économies se font également dans la consommation d’énergie. En effet, l’habitat participatif prévoit une gestion verte de la consommation, des déchets, de l’eau etc. Un habitat moins énergivore et donc plus rentable !
Par exemple, le partage d’éléments communs comme la buanderie permet de diviser le nombre de machines et donc d’acheter moins d’électroménager.
Des relations intergénérationnelles
Vivre au sein d’un cohabitat permet également de développer de solides relations avec ses voisins. Les espaces communs permettent de partager des moments de vie comme des repas, des activités avec les enfants, etc.
L’habitat participatif est aussi une bonne alternative à la maison de repos. Le mélange intergénérationnel permet de soutenir les personnes plus âgées et réciproquement, ces dernières peuvent rendre service aux autres (garde d’enfant, partage d’expérience, etc.).
Ce mode d’habitation permet à tous de profiter de sa petite bulle privative tout en étant libre, quand on le veut, de prendre part à des moments communs avec ses voisins.
L’habitat collectif dans le reste du monde
Malgré quelques projets aboutis, la France n’est qu’à l’état embryonnaire de cette tendance de l’habitat collectif, contrairement à la Norvège (avec 15 % du parc immobilier du pays soit 650 000 habitants et 40 % des logements à Oslo), la Suisse (130 000 logements, soit 5 % du parc immobilier) ou encore au Québec.
Cohabitat Québec : l’eldorado de l’habitat collectif
La vidéo ci-dessus, illustre le parfait exemple d’habitat participatif. À Cohabitat Québec au Canada, une centaine de personnes partage appareils ménagers, lieux de vie et expériences personnelles.
Chacun est libre de profiter des espaces communs, de partager des repas ensemble, de participer à des ateliers avec les plus jeunes ou plus âgés.
Las d’un modèle de logement à la fois cause et conséquence de la crise économique actuelle, cette assemblée de copropriétaires vit en parfaite harmonie autour des valeurs de partage, d’écologie et de vivre autrement.
Concevoir, créer, gérer, profiter, protéger et partager, voici quelques valeurs attachées à l’habitat participatif.
Photos : © JYF — Cohabitat Québec